L'église d'Anor ravagée par les flammes – Partie 3 – La place

La place publique sur laquelle se dresse l’église d’Anor est bordée comme je le disais de bâtiments. Les établissements qui y étaient en 1930 sont bien différents de ceux qui y sont aujourd’hui. Je me suis alors demandé si je pouvais reconstituer la carte des commerces entourant l’église. Ma principale source pour se faire est le fascicule « Anor d’Estaminets en Boutiques » du Syndicat d’initiative d’Anor et du Pays d’Oise, dont j’ai fait mention dans le post précédent.

N’ayant pas la possibilité de me déplacer aux archives à Lille (je suis en Moselle), je dois donc soit dépendre d’autres généalogistes, soit me contenter des archives en ligne, or avec les fermetures dues au Covid-19 il ne me reste plus que le numérique. Ce qui fait que pour vous parler de la place d’Anor en 1930 j’ai à ma disposition les plans cadastraux de 1823, 1883 et 2020, ainsi que les recensements de 1906 pour m’appuyer sur des cartes postales anciennes trouvées en ligne ou dans des livres et fascicules. Vous voyez le problème ?

Commençons par la mini-comparaison des plans cadastraux, elle offre un beau torticolis puisque les éléments à comparer ne sont pas dessinés dans le même sens en plus d’avoir des numéros complètement différents d’un plan à l’autre pour chaque parcelle :

Plans cadastraux d’Anor (59) avec de gauche à droite : 1823 | 1883 | 2020

Certaines parcelles sont assemblées puis divisées, d’autres disparaissent, ces bâtiments seront cité plus loin. Le kiosque disparaît avec la 2nde Guerre Mondiale, le puits dans les années 50 même si les emplacements restent annotés comme on peut le voir sur le plan de 2020. J’ai récupéré dans les fascicules à ma disposition à la maison une quizaine de cartes postales anciennes (CPA) en plus de celles de ma collection personnelle. J’a,i comme je le disais plus haut, récupéré les recensements de 1906 qui tiennent pour la place sur 3 pages. Un petit appel à l’aide sur facebook sur le groupe « généalogie » pour quelques métiers que je n’arrivais pas à déchiffrer et j’avais presque tout à disposition pour essayer de reconstituer la place de 1930.

J’ai besoin de visuel pour travailler, tant dans mon métier d’informatique que dans la généalogie. Alors j’ai sorti un vieux rouleau de papier peint, mon scotch, des gommettes, mes feutres de couleurs et l’impression de chacun des documents récupérés dont certaines pages des fascicules. J’ai essayé d’organiser ceux-ci autour des plans cadastraux pour y voir plus clair sans négliger les textes qui indiquaient les commerces côte à côte ou en face de certains éléments comme le kiosque. Bien que ce soit le plus ancien je vais me baser sur le plan de 1823 pour reconstituer la place.

Plan de travail pour la reconstitution de la place

Voici un fichier qui contient le relevé du recensement de 1906 pour les 27 foyers de la place.

/!\ La suite ne sera QU’extrapolationS et déductionS. /!\

En partant de ces 3 CPA (extraites du fascicule « Anor d’Estaminets en boutiques »), on peut observer la partie à droite de l’église qui sépare le haut du bas de la place. La première CPA montre la place par la flèche bleue, la seconde par la flèche orange et la troisième par la verte. Grâce à la CPA associée à la flèche bleue on peut voir sur le bâtiment de droite la pharmacie DAUBERCIES. Ainsi si on suit les recensements il s’agit du 4ème foyer de la place, noté sur le plan cadastral de 1823 au n°569.

Continuons avec les 3 CPA suivantes, où on peut d’une part voir la pharmacie sous un autre angle, mais également apercevoir deux bâtiments, répertoriés aux numéros 573 et 574 sur le plan de 1823. La CPA 2 confirme l’enseigne « FOSTIER – HARDY », ainsi le foyer 12, foyer du chapelier se trouve au N°574, tout comme le foyer 13 du couple Jules PINTEAUX – Blanche LEGROS, avec Jules douanier de profession en 1906. Ce qui signifie également qu’en 1906, en suivant la logique de l’ordre de recensement, que le N°573 abritait le foyer 11 de Philomène HARDY, ainsi que le foyer 10 du couple CUVELIER – BRISSY.

Sur la CPA 3, on distingue, avec peine lorsqu’on ne connait pas les lieux, une épicerie juste sur le côté de l’église N°577. C’est ici que vit la famille BERGER – JACQUOT, dont le foyer 14 abrite Améline qui est « gérante d’épicerie ». En 2020, cette épicerie est un bar « Le Snooker ».

Passons à présent à l’arrière de la place, là où on retrouve le puits. La première CPA est prise dans le sens de la flèche bleue, la seconde est plus ou moins prise au niveau de la flèche orange et enfin la troisième s’approche de l’angle de la flèche verte. Les N° 584, 585 et 588 sont les parcelles des bâtiments visibles sur la CPA 1. Ces mêmes parcelles sont visibles sur la CPA 2, bien que la 588 soit coupée, avec un plus l’arrière de l’église. Le N° 585 est occupée sur la CPA 1 par le foyer 18 de la famille FALEUR – COLAU puis sur la CPA 2 par le chapelier CHAUMONT – LOBET, ainsi d’après les recensements de 1906 on peut déduire que la première est antérieure ou proche de ceux-ci alors que la seconde est postérieur à cette date. La troisième CPA montre l’école des filles, la mairie et l’école des garçons (après 1911, date de rénovation et extension des bâtiments dont les clochetons et le 2nd étage à la mairie)

Le 588 correspond à « l’Estaminet de la mairie » qui en 1906 ne semble pas exister ou tout du moins n’abrite pas le domicile du cafetier. Il fut tenu par la famille WAROQUIER puis par la famille LEVEQUE, d’après le fascicule « Anor d’Estaminets en boutiques ». Le 584, emplacement du « Café Parisien » devant lequel posaient les classes de conscrits comme sur la photo suivante en 1912. Photo sur laquelle il est fort possible que se trouvent Fénélon Jules LOBET et Edgar Jules César LOBET tous deux nés en 1892 au village, dont les AAGP de Fénélon et les AAAGP de Edgar sont mes 5AGP.

Il me restait une CPA dont je n’avais rien fait car je ne savais pas où la placer sur le plan, si elle appartenait bien à la place. Fort heureusement pour moi, j’ai pu questionner mon père sur le village et les abords de l’église. En reliant sa réponse aux recensements de 1906 et aux bâtiments déjà identifiés il se trouve que ce bureau de tabac était sur la parcelle cadastrale 566 du plan de 1823. Alice LARMIER, veuve PROISY, était en effet débitante de tabac en 1906.

Dans les informations supplémentaires ont peu noter que d’après le fascicule, à côté de la pharmacie DAUBERCIES il y avait un marchand de parapluies, mais je n’ai aucune indication sur la date. Il existait également à diverses périodes :

  • La buvette de l’église
  • L’Estaminet de la place
  • L’épicerie CANIAUT
  • La confiserie DUBAR
  • Le café MANSION
  • La quincaillerie des « Arts Ménagers »
  • Le coiffeur FRISON
  • Un marchand de chaussures

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