Avant de conclure cette série sur l’incendie de l’église Saint-Nicolas d’Anor (59) et parler des contemporains, je ne pouvais pas laisser là le clocher et ses 3 dames sans dire un mot les concernant. La tour en grande partie, le clocher dans son intégralité, les cloches à renouveler… Commençons par un document des Archives Départementales du Nord dont je n’ai pas la cote hélas car trouvé directement dans le fascicule « Si Anor m’était conté – Tome 4 – Eglise Saint-Nicolas ». Il s’agit de plan d’élévation et plan de coupe de l’église. Ces schémas sont datés de 1827.

Sur le site Anor2007 en peut lire :
« En 1823, la municipalité décida d’agrandir l’église en raison de l’accroissement de la population (2200 âmes). En 1827, on construisit un nouveau clocher, un perron devant l’église et deux cadrans à l’horloge ? Le perron est remarquable ; il comprend 14 degrés de pierre bleue et se trouve à mi-côte sur une pente assez raide qui termine le plateau-frontière. Les travaux furent achevés e en 1830. La tour était haute de 24 m. surmontée d’un clocher de 19 m. et d’une croix de 6 m. Le nouvel escalier avait une hauteur de 2 m. En 1829, les boiseries de l’autel furent remplacées. Il est regrettable que les Anciens retables du même style que l’autel n’aient pas été conservés. Ils ont été acquis par l’église de Rocquigny (Aisne) et y sont encore actuellement. L’église resta dans cet état jusqu’à 1930, année où elle fut quasi détruite par un incendie dans la nuit du 7 au 8 février. Reconstruite aussitôt, elle fut inaugurée le 19 mars 1933. Elle fut d’ailleurs rehaussée en même temps, tandis que le clocher était refait avec quelque dix tonnes de bois.«
Lorsque le clocher est recouvert en 1900 (entrepreneur Victor NINITTE) la dépnse s’élève à 2775 francs et 20 centimes. On a profité de l’occasion pour redorer le coq et les boules des clochetons, mais également pour repeindre les cadrans. La tour de l’église renferme trois cloches.

La grosse cloche portait l’inscription suivante : « L’an 1788, j’ai été bénite au nom de dieu et de la Sainte Vierge, ayant pour parrain et marraine la jeunesse d’Anor, représentée par le sieur Nicolas Martin, mayeur actuel qui m’a nommée : Jésus, Maria. Au culte divin j’appelle les fidèles, je chasse les démons, le tonnerre et la grêle. Les Lombards de Montigny m’ont faite et ma soeur » . D’après les divers documents compulsés cette sœur n’existe plus. La moyenne et la petite portent l’inscription : « J’appartiens à la commune d’Anor, Meunier, maire de ladite commune. Faite à Frasne, par Antoine fils. 1804. » Les cloches furent emportées par les Allemands en 1914-18, puis récupérées.
On peut observer sur les 2 photographies précédentes une partie des travaux réalisés pour reconstruire l’église après l’incendie de 1930. On observe des modifications sur la façade par rapport aux plan de 1827, principalement les hauteurs des ouvertures au dessus des portes latérales, mais également de la rosace. Une des fenêtres au-dessus de cette dernière semble avoir disparue.

Ce document trouvé dans les papiers de mes grands-parents contient les inscriptions figurant sur les cloches. Je vais le transcrire sous la forme d’un tableau :
Cloche 1 | Cloche 2 | Cloche 3 | |
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Description | Environ 900kg Donne le FA | Environ 650kg Donne le SOL | Environ 460kg Donne le LA |
Nom | Alice Albertine | Marguerite Marie Gabrielle Cécile | Emme Paule |
Parrain | M. Albert HARDY | M. Hector LOBET | M. Paul GONTIER DOYEN |
Marraine | Mme Alice BERGER MEHAUT | Mme HOCQUEMILLER MOCHEZ | Mme Emme BOURGUIGNON LOBET |
Texte | Je donne le FA et remplace ma sœur détruite par le feu le 8 février 1930 […] avec mes deux compagnes nous avons été placées dans le clocher d’Anor par la municipalité en fonction en 1932 (*) | Je donne le SOL et remplace ma sœur du même nom qui bénite en 1924 et disparue dans l’incendie du 8 février 1930 succédait à celle appelée Jésus Maria bénite en 1788, brisée et enlevée par les allemands le 24 novembre 1916 […] M.A. d’HERBOMEZ curé M.H. DUBOIS vicaire L’an de grâce 1932 | Je donne le LA et remplace ma sœur du même nom disparue dans l’incendie du 8 février 1930 […] M.A. d’HERBOMEZ curé M.H. DUBOIS vicaire L’an de grâce 1932 |
Effigies | Le Christ en Croix Saint Gorgon | Le Christ en Croix La Sainte Vierge Un enfant Jésus | Le Christ en Croix Saint Nicolas Saint Paul |
Marque | Paccard | Paccard | Paccard |
(*) M.H. GILLOT étant Maire MM. A. ELOY H.LOBET A.BERTRAND adjoints
G.FOSTIER A.HANSENIUS (D.C.D) J.JACQUOT H.HOSLET E.CARLIER H.CHAMPION J.DAURAT H.WAIRY C.FOSTIER L.DELLOUE (D.C.D.) A.GAUTIER (D.C.D) E.THIBAUX M.PERRINE G.SANDRAS A.GUSTIN H.DUBOIS J.DECROIX G.COCHE L.VERSTRAETE conseillers municipaux
L’église et ses cloches ont une histoire riche entre guerres et incendies, vols et destructions. Cette église a vu nombre de mes ancêtres paternels et leurs contemporains fouler ses marches. Mais qui sont ces noms cités qui font partis de mon arbre ?
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